La compagnie internationale Elixir Petroleum qui détient un permis d'exploration en Moselle pour une superficie de 5360 Km2 a confirmé aujourd'hui son intention de procéder à des forages à partir du 2ème semestre 2011.
Le PDG de cette entreprise, Andrew Ross, a déclaré aujourd'hui "les travaux que nous avons effectués à ce jour nous permettent de penser que la Moselle recèle le potentiel nécessaire pour contenir des ressources significatives en hydrocarbures, ce qui avec le temps nous permettra d'apporter des revenues substantiels à l'entreprise et à ses actionnaires."
Voici la citation dans le texte: "the work completed to date leads us to believe that Moselle has the potential to host a significant hydrocarbon resource, and could over time deliver substantial value to the company and its shareholders."
dimanche 3 avril 2011
Lundi 4 avril - Diffusion du documentaire "Gasland" sur Canal +
Canal Plus diffusera une version courte du documentaire de Josh Fox, « Gasland », lundi 4 avril à 22h25 dans le cadre d’une soirée spéciale.
C’est un documentaire qu’il faut absolument voir pour mieux « visualiser » les dangers de la fracturation hydraulique que l’on nous propose !
Dernière minute :
Face à la montée des inquiétudes et confronté à l’opposition de 80 parlementaires (tous partis confondus) le Premier Ministre a décidé d’interrompre momentanément et jusqu’à la remise des rapports des corps d’inspection de l’Etat et d’une commission de parlementaires prévus le 15 juin prochain.
Cette mesure qui s’appuie sur la mise en œuvre légitime du « principe de précaution » ne signifie absolument pas que le gouvernement a renoncé à son projet. Les permis d’exploration et d’exploitation courent toujours. D’autres demandes attendent approbation ! Plus que jamais il convient d’informer et de maintenir la pression.
Allons-nous assister à une catastrophe que l’on peut encore éviter ?
Depuis quelques semaines, et c’est heureux, quelques médias portent à la connaissance du public la situation qui menace actuellement le Bassin Parisien : je veux parler des permis d’exploration qui ont été délivrés à des compagnies pétrolières pour commencer une série de forages du sous-sol en utilisant une technique « non conventionnelle » en France : la fracturation hydraulique (fracking en anglais).
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit de fracturer la roche entre 2500 et 3000 mètres de profondeur en propulsant ou injectant à haute pression des milliers de litres d’eau que l’on a mélangés avec du sable et un nombre impressionnant de produits chimiques (on parle de 500 à 900 produits chimiques différents). Ces produits sont, à en croire des études réalisées essentiellement aux USA et au Canada, hautement toxiques, mais nous n’en connaissons pas la nature exacte et les industriels interrogés sur ce point préfèrent en taire la composition !
Toutefois des scientifiques américains ont mis en évidence la présence, entre autres, des produits suivants: l'arsenic, le mercure, le plomb, le bore, le baryum, le sélénium, le cadmium, le chrome, l'aluminium, le benzène, l'éthylbenzène, le toluène, xylène, naphtalène, hydrocarbures aromatiques polycycliques, le méthanol, le formaldéhyde, l'éthylène glycol, les éthers de glycol, l'acide chlorhydrique, hydroxyde de sodium
Pourquoi utiliser pareilles techniques ?
L’objet est d’extraire dans ces roches compactes du gaz ou de l’huile (pétrole) de schiste selon la configuration géologique. Une grande partie du Bassin Parisien est donc concernée par une exploration pour trouver et exploiter cette « huile de schiste ».
En quasi catimini des permis ont été délivrés par le Ministère du Développement Durable et de nombreux villages ou zones rurales commencent à découvrir cette inquiétante réalité.
Qui est concerné ?
C’est en particulier, mais non seulement, le cas du village de Doue située en Seine-et-Marne :
Toutefois, la carte réalisée par le Ministère de l’Ecologie montre l’ampleur et la gravité des décisions qui sont en marche sans véritable concertation citoyenne. Les municipalités ont ainsi découvert cette noire réalité sans avoir été consultées, et ce contrairement aux exigences de la Charte de l’Environnement qui prévoit la mise en place de mesures de consultation et d’information.
La carte consultable à partir de ce lien est éloquente : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/france_tm_2010.pdf
En un mot chacun, du nord au sud, est concerné !
Que savons-nous de ces techniques aujourd’hui ?
Pourtant, en l’état actuel des connaissances et des travaux réalisés aux USA ont connaît le danger potentiel que présentent pareils forages et pareilles exploitations pour la nature, l’environnement et la population.
Des actions en justice sont d’ailleurs en cours aux USA suite à des recrudescences de pathologies graves (cancers, problèmes endocriniens etc.) et à l’apparition de symptômes que les médecins ne parviennent pas à expliquer (hémorragies, maux de têtes, vomissements etc.)
En outre, de nombreuses localités s’inquiètent des pollutions avérées ou vraisemblables des nappes phréatiques, rendant l’eau impropre à la consommation.
La France, qui aime souvent faire preuve de prudence en appliquant le « principe de précaution », semble soudain avoir perdu la tête.
Quelle est l’attitude des pouvoirs publics ?
Devant l’inquiétude grandissante et dans un premier temps, le gouvernement avait accepté d’interrompre ces explorations, mais en l’occurrence ce « pseudo moratoire » ne concernait que les explorations portant sur la recherche de gaz de schiste et non sur les recherches d’huile de schiste pourtant tout aussi dangereuse.
En date du 11 mars, et pour répondre à la forte mobilisation des populations, des élus locaux de tous partis politiques et de nombreux parlementaires, le premier ministre, dans un courrier adressé à la ministre de l’écologie, au ministre de l’intérieur et à la ministre de l’économie, demande qu’en « application du principe de précaution » « aucune opération de forage non conventionnelle ne soit engagée avant que les rapports n’aient été rendus publics et sans que les mesures d’information et de consultation du public prévues par la Charte de l’environnement n’aient été respectées ».
Le danger est-il donc écarté ?
Il s’agit là d’une petite avancée rendue possible par la mobilisation qui se dessine un peu partout dans le pays, mais nous sommes encore loin d’une prise de décision interdisant la mise en œuvre de ce qui serait une véritable catastrophe humaine et environnementale.
Notons aussi qu’en dépit du mécontentement croissant et d’une manifestation qui a rassemblé environ un millier de personnes dans le village de Doue le week-end du 5 mars 2011, les entreprises détentrices du permis ont informé la population par courrier qu’elles avaient l’intention de procéder aux premières explorations à partir du 15 avril.
Et maintenant ?
Tout cela est inacceptable, on ne peut mettre ainsi en danger des populations et une région entière. Ces explorations présentent un risque que l’on ne peut raisonnablement exclure : celui de polluer la nappe de Champigny qui alimente en eau potable plus d’un million d’habitants de la région parisienne : toute la Seine-et-Marne (77), le Val de Marne (94), l’Essonne (91) et une partie de Paris !
L’heure est grave. Il est encore temps de croire au réveil d’une conscience citoyenne et non partisane au niveau national, et à une large diffusion de cette information par les médias.
Ceux qui nous gouvernent doivent laisser prévaloir la voie de la raison et prendre les seules décisions qui permettront de préserver notre environnement et notre eau; il en va de l’avenir de notre planète et des générations futures.
Il faut impérativement renoncer à ces explorations et à ces exploitations de gaz et de pétrole de schiste et tout mettre en œuvre pour obtenir sans plus tarder le retrait des permis qui ont déjà été accordés. Il s’agit d’un problème de santé publique !
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