De retour au Québec, Marc Durand, que nous remercions à nouveau d'être venu jusqu'à nous pour nous fournir une présentation d'une grande clarté et un vrai débat de haute tenue avec Charles Lamiraux (géologue de l'IFPEN), nous a fait parvenir quelques réflexions sur notre Grand Débat: "Faut-il exploiter les hydrocarbures de roche-mère?"
Voici son texte, qui peut aussi être consulté directement sur sa page Facebook en cliquant sur le lien suivant:
Débat Scientifique
À
St-Cyr-sur-Morin, un regroupement de citoyens préoccupés par les projets
d'exploitation d'hydrocarbures de roche-mère dans la région de la Brie, en
France, a pris l'initiative de réaliser la tenue d'un débat scientifique sur la
question. Dexter Raynaud, l'initiateur de l'ADSENE (Association Défense Santé
Eau Nature et Environnement) avec l'appui de bénévoles de son groupe, a
organisé un débat scientifique et apolitique sur la question fondamentale: devrait-on
exploiter les hydrocarbures (gaz et pétrole) de roche mère? (communément
désignés par le mot schiste)
Ce débat
peut, sans fausse modestie, être qualifié d'international en ce sens
qu'en plus de mettre face à face un ingénieur-géologue de France et un deuxième
que le groupe a fait venir d'outre Atlantique, il a aussi été l'occasion de
confronter deux visions: celle vécue depuis 40 ans d'exploitation de pétrole en
Île de France et celle vécue depuis 2007 au Canada, au Québec plus
particulièrement, mais aussi dans la région des plaines de l'Ouest (Saskatchewan,
Colombie-Britannique) et du Dakota.
La
problématique a donc été présentée sous deux éclairages géographiques bien
distincts, deux visions également; celle d'un géologue de l’IFPEN de grande
expérience, monsieur Charles Lamiraux, versus celle d'un ingénieur avec une
vision plus géotechnique, Marc Durand. Ces deux éclairages sur ce sujet
complexe ont permis à l'assistance d'avoir une présentation vraiment centrée
sur des points essentiels, ce qui contraste avec la teneur de bien d'autres
confrontations où les "pros" et les "contres"
empilent en vrac, chacun de son côté, des éléments et arguments pas toujours
crédibles ou pas nécessairement essentiels. Dexter Raynaud et l'ADSENE ont
depuis toujours mis beaucoup d'efforts pour éviter cet enlisement d'argumentaires.
Le Grand Débat du 25 octobre 2013 est une belle réussite en ce sens qu'il a
constitué le premier vrai débat scientifique entre deux experts compétents pour
traiter des questions fondamentales. On se doit de souligner, car cela est
remarquable, que cette réalisation ne relève pas d'institutions universitaires
ou gouvernementales, qui auraient pu, ou dû avec leur mission désignée,
réaliser ce type de rencontre. Elle est entièrement le fruit du patient travail
bénévole d'un groupe de citoyens, simplement préoccupés par le besoin manifeste
d'obtenir et de diffuser de l'information complète, non biaisée, crédible et
objective.
L'assistance
a eu la possibilité de poser des questions aux deux spécialistes qui
s'affrontaient dans ce débat. Il en ressort que la population demeure inquiète
des impacts environnementaux encore très mal mesurables. Le débat a
incontestablement permis d'apporter des informations nouvelles et d'en élaguer
d'autres moins bien étayées. Il ne clôt certes pas les discussions relatives
aux hydrocarbures de roche mère, mais le grand débat de l'ADSENE a constitué
une étape significative dans l'analyse de cette question.